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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/326

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

5lG HARANGUE CONTRE MIDIAS.

aujourd’hui. Rappelez -vous, je vous en conjure, que vous avez témoigné Tindignation la plus vive dans le moment même du délit ; que, quoique Néoptoléme, Mnésarchide, Philippide, et quelques autres de nos riches orgueilloux,nous sollicitassent vous et moi en faveur du coupable , vous m’avez crié de n’entendre à aucun accommodement avec lui ; rappelez-vous que, dans la crainte que j’eusse reçu de l’argent du banquier Blépéus , vous vous livrâtes à un tel emportement, que, pour me dérober aux mouvemens tumultueux du peuple et aux poursuites importunes du banquier, je laissai ma robe et mon manteau , je restai presque nu ; rappelez -vous encore que, vous présentant de nouveau , vous m’avez effrayé de ces menaces : t Poursuivez au moins Midias, n’allez pas vous accommoder avec ce méchant homme ; nous observerons toutes vos démarches» : rappelez-vous toutes ces circonstances, ô Athéniens ; et, après que le peuple, assemblé dans le temple de Bacchus , a statué, par ses suffrages, sur l’insulte qui m’a été faite ; après que , de mon côté, j’ai persisté fidèlement dans ma poursuite, pensez combien il serait triste pour moi qu’on vous vît prononcer^en faveur de Midias. Non, vous ne le ferez pas ; ce jugement me serait un affront trop cruel. Mérite-t-il d’éprouver, de votre part, un traitement semblable, l’accusateur d’un homme qui, par caractère et par système, est violent et insolent ; d’un homme qui