sées, tandis que des particuliers, qui ont obtenu
les exemptions, sont comblés de richesses. Ils ont
tort dans ces deux objets de plainte. En effet, si
quelqu’un a amassé des biens considérables, sans
nuire à personne, on ne doit pas lui porter envie.
S’ils prétendent qu’il est redevable de sa fortune à
des malversations, ou à quelque autre voie criminelle,
qu’ils le fassent punir en vertu de nos lois ;
sinon, ils doivent se taire. Quant à l’épuisement
du trésor, considérez, je vous prie, que l’état n’en
sera pas plus riche, si on abolit les exemptions ;
les frais, qu’exigent les charges, n’ayant rien de
commun avec les revenus et l’opulence de l’état.
Ajoutez que, des deux avantages dont peut jouir
notre ville, les richesses et la confiance générale,
la confiance qu’on a maintenant en elle, est le plus
précieux. Si, parce que nous manquons d’argent,
on croit que nous devons aussi renoncer à l’honneur,
on se trompe fort. Je désire, certes, plus
qu’aucun autre, de voir augmenter nos finances ;
mais je souhaite, sur-tout, que nous conservions,
dans nos engagemens, la fidélité qui nous
distingue.
Mais je vais plus loin, et je montre que l’augmentation même de la fortune de quelques particuliers, causée, à ce qu’on dira, par l’exemption des charges, tourne au profit de la république. Vous savez, sans doute, que personne n’est exempt de l’armement des vaisseaux, et des contributions