Mais j’en mets vingt, ou même, si l’on veut,
trente. Combien faut-il d’hommes en tout pour
remplir, chaque année, ces charges qu’on remplit
tour-à-tour, les charges de chorège, de gymnasiarque,
d’hestiateur ? Il en faut soixante ou un peu
plus. Afin donc de gagner pour tout le tems, je
dis même trente hommes, perdrons-nous la confiance
de tous en général ? Ignorons-nous que, si
la république subsiste, nous ne manquerons pas
de sujets pour remplir les charges, et que personne
ne voudra nous rendre de services, si nous
nous montrons injustes envers ceux qui nous en
ont déjà rendu ? Mais enfin, quand nous manquerions
d’hommes pour remplir les charges dont je
parle, ne vaudrait-il pas mieux contribuer pour
les frais qu’elles exigent, comme pour les armemens de vaisseaux, que d’ôter à ceux qui nous ont
bien servis, ce que nous leur avons donné ? Oui,
du moins à ce qu’il me semble. En abolissant les
exemptions, la loi de Leptine ne ferait qu’éloigner
un peu la dépense pour ceux qui ne sont pas
exempts, et leur procurerait un délai bien court,
le tems où les charges seraient remplies par ceux
qui étaient exempts ; au lieu qu’une légère contribution
n’incommodera personne, quelque médiocre que soit sa fortune.
Il est des gens assez peu raisonnables pour nous dire, sans essayer de répondre à ces raisons solides, qu’il est triste de voir les finances de l’état épui-