quoi ? c’est que ce qui entretient l’union dans les
gouvernemens oligarchiques, c’est l’égalité de
pouvoir dans tous ceux qui partagent l’autorité
suprême ; et ce qui maintient la liberté dans les
démocraties, c’est l’émulation excitée, entre les
hommes de mérite, par les grâces que le peuple
distribue. À l’égard des Thébains, qui, dit-on, ne
récompensent personne, on peut dire avec vérité
qu’ils se piquent d’être durs et injustes [31], plus
que vous d’être humains et équitables ; et, s’il faut
faire des vœux, puissent-ils continuer à n’accorder
ni honneurs ni considération à ceux qui leur rendent
des services, et à traiter, comme ils font, les
Orchoméniens [32], et tous ceux qui leur sont unis
par les liens du sang ! Vous, au contraire, puissiez-vous
ne pas cesser d’honorer quiconque vous a
bien servis, et d’engager vos citoyens, par des voies
légitimes et raisonnables, à s’acquitter de ce qu’ils
vous doivent ! Je crois, en général, que pour être
en droit de louer les usages et les lois des autres
peuples et de blâmer les vôtres, il faudrait montrer
que ces peuples jouissent d’une plus grande
prospérité que vous. Mais puisque, grâces au ciel,
vous êtes dans un état plus florissant, puisque
vous l’emportez sur eux, soit pour les opérations
publiques, soit pour l’union mutuelle des citoyens,
soit à beaucoup d’autres égards ; pourquoi, rejetant
vos usages, adopteriez-vous ceux d’autrui ? Oui,
quand même, par le raisonnement, ceux d’autrui
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HARANGUE CONTRE LA LOI DE LEPTINE.