Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/28

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L’amant que l’ plaisir transporte,
Accourt, d’amour éperdu.
Faut qu’ ce soir je t’appartienne ;
J’ai ta parole, t’as la mienne,
Pus d’feu, pus d’ réchaud qui tienne.
Ciel ! m’arracher de c’lieu saint ! »
Bref, mêm’ rage les consume ;
Et tandis qu’ leur feu s’allume,
V’là-t-i’ pas qu’ l’autre s’éteint ! (bis).



« Ô ciel, je suis perdue !
Dit la Vestale émue ;
    Gn’ y a pas d’ bon Dieu. »
    Et v’ là qu’ la pauvre amante
    Tombe glacée, et tremblante
        Au coin du feu. (ter).



Les cris d’la belle évanouie
Donn’ nt l’alerte à l’abbaye,
Qui s’éveill’ tout ébahie ;
Et l’amant qui s’ sent morveux,
Voyant qu’on crie à la garde,
S’esbigne en disant : « Si j’ tarde,
Si j’ m’amuse à la moutarde,
Nous la gobons tous les deux. »


Air : Dépêchons, dépêchons, dépêchons-nous.

        Ah ! mam’zell’, qu’avez-vous fait là ?
        Dit d’un’ voix de tonnerre