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CONSOLATIONS
DE LA VIEILLESSE


Air du pas des Trois Cousines (dans la Dansomanie).


Quand des ans la fleur printanière
S’effeuille sous les doigts du temps,
Poursuivons gaîment la carrière ;
Un bel hiver vaut un printemps.

Pour moi l’impitoyable horloge
A soixante fois retenti :
Mais s’il faut que l’amour déloge,
Momus n’est pas encor parti.
    Quand des ans, etc.

J’aimais les couleurs de Rosine,
J’aime les couleurs du raisin,
Je trinquais avec ma voisine,
Je m’enivre avec mon voisin.
    Quand des ans, etc.

Chez moi plus de tendres missives ;
Mais lorsque je veux rajeunir,
Je relis mes vieilles archives,
Et j’y retrouve un souvenir.
    Quand des ans, etc.

Au sopha, trône des caresses,
Succède un couvert toujours mis ;
Aux baisers de jeunes maîtresses,
La gaîté de bons vieux amis.
    Quand des ans, etc.