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Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/49

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Dit un jour à Fanchette :
« Veux-tu t’en v’nir au bois ? »
Plaignez l’amant fidèle,
Délicat et galant,
Qui, pour prom’ner sa belle,
N’a pas un sou vaillant.

Ils partent : le temps s’barbouille,
Si ben qu’ça tombe à seau.
Et qu’ l’averse les mouille,
Qu’tout collait sur leur peau.
Plaignez l’amant fidèle,
Délicat et galant,
Qui, pour sécher sa belle,
N’a pas un sou vaillant.

Fanchette alors propose,
Passant d’vant z’un bouchon,
D’ s’y rafraîchir d’ queuqu’chose,
N’ fût-ce qu’d’un pied d’cochon.
Plaignez l’amant fidèle,
Délicat et galant.
Qui, pour traiter sa belle,
N’a pas un sou vaillant.

De son cou blanc comm’ cire,
L’ vent fait voler l’mouchoir,
Et j’n’ai pas besoin d’dire
Tout c’que ça laisse voir.
Plaignez l’amant fidèle,
Délicat et galant,
Qui, pour voiler sa belle,
N’a pas un sou vaillant.