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Page:Désaugiers - Chansons et poésies diverses de Désaugiers, 1842.djvu/134

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Le charme entraîne et séduit ;
Mais, chers convives, je nie
Qu'il existe une harmonie
Plus touchante que ce bruit :

Et tic, et tic et tic, etc.

Le premier buveur d'eau claire
Qui tira des sons d'un verre,
Contre Bacchus forniqua ;
Et pour moi, qui ne m'éveille
Qu'aux glouglous de la bouteille ,
Voici mon harmonica :

Et tic, et tic et tic, etc.

C'est à tort que de sa lyre
Orphée exerça l'empire
Pour séduire Lucifer ;
Ce seul bruit, rempli de charmes,
Eût attendri jusqu'aux larmes
Tous les diables de l'enfer.

Et tic, et tic et tic, etc.

D'une sirène à la mode
Qu'on admire la méthode
L'art et le goût infinis :
De deux verres en cadence
L'admirable discordance,
Vaut trente Catalanis :

Et tic, et tic et tic, etc.

Du Très-Haut les saints ministres,
Avec leurs cloches sinistres,
Effarouchent les mortels ;
Mais si l'heure des prières
S'annonçait au bruit des verres,
Quelle affluence aux autels !

Et tic, et tic et tic, etc.

Combien je t'aime, ô fougère!
Lorsque, discrète et légère,
Tu sers de trône aux plaisirs,