Page:Désiré Danton - Géogénie, étude sur l’origine et la formation de la terre.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 19 —

Mais de tous les oxydes, celui d’hydrogène étant l’un des plus volatils, l’eau dut rester longtemps et sans doute la dernière à l’état de vapeur. Cette vapeur, à raison de sa faible densité, devait occuper la région extérieure de l’enveloppe, mélangée à l’oxygène en excès et à l’azote restés libres, et cette zone fluide s’épaississant de plus en plus par la production croissante de la vapeur d’eau, finit par voiler l’éclat de la lumière émise.

D’un autre côté, la photosphère s’éteignant graduellement avec la disparition de l’hydrogène libre et des autres éléments combustibles, l’éclat extérieur s’affaiblissait en raison inverse de l’épaisseur de l’enveloppe, et cette double cause eut pour conséquence de réduire le globe à l’aspect d’une planète qui, comme Vénus de nos jours, brillait d’une faible lumière propre, confondue avec celle du soleil que réfléchissait son épaisse atmosphère.

Enfin, sous l’influence d’un refroidissement progressif, la croûte formée s’épaississant toujours, la cristallisation et l’agglomération des nouveaux éléments qui venaient s’y déposer purent s’opérer, et l’eau, d’abord retenue dans les premiers plis tracés par ses fréquentes ondulations, finit de proche en proche par augmenter, se répandre, et recouvrir la plus grande partie de sa surface.

Cette troisième période doit être désignée sous le nom de période d’extinction ou de scorification.