Page:Désorgues - Les Transtéverins, 1794.djvu/11

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Leur sceptre antique arma ses généreuses mains ;
Et du joug de l’église affranchit les Romains.
Tandis que le pontife, au sein dé la mollesse,
Traînoit près de Vaucluse une obscure vieillesse,
Rome se ranimoit, et ce nouveau BrutuS
Lui rendoit son éclat, ses loix et ses vertus.
Les coupables:par-tout redoutoient Sa justice ;
L’or ne les sauvoit pas de l’affront du supplice,
Son nom, d’un juste effroi, glaçpit les meurtriers;
Les brigands éperdus respectaient seScouriers,
Et Jes rois, à ses pieds, déposant leur couronne,
Devant Son tribunal humilioient leur trône.
Le chantre harmonieux de Lame et des Amours,
Pétrarque, sur Son luth, célébra ces beaux jours ;
Il les vit s’écouler., et sa Muse’étonnée
Bientôt de Rome en pleurs plaignit la destinée.
Ah ! si dns ceS : remparts d’un Rienzi nouveau.
L’auguste Liberté rallumoit le flambeau,
Tous se réveilleroient. La stupide ignorance
N’a pu leur déguiser leur antique puissance,
Us résistent encore à de vils préjugés,
Et vingt siècles d’erreur ne les ont point changés. ;
DeS tyrans de l’église et de la Germanie
Ils ont plus d’une fois fatigué le génie ;
Mais voyant un vain peuple, ami de nouveauté,
Trafiquer de ses droits et de sa liberté,
Indignés de servir une ville sujette,
Ils se Sont renfermés dans leur noble retraite.
Là, fiera, indépendans,’emportant avec eux
La patrie éplorée et leurs mœurs et leurs dieux,