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Au chantre courageux dont la muse chérie
Servit en tous les temps les arts et la patrie ;
À Voltaire sur-tout, génie Universel :
Qu’à jamais son flambeau brûle sur cet autel !
Conciliant les cœurs par son puissant exemple,
Tel qu’un astre de paix, qu’il brille dans ce temple :
Prenons-le tous pour guide, et sachons en user
Pour éclairer le monde, et non pour l’embraser.

À ces mots d’un-long cri les airs au loin frémissent,
Et du temple ébranlé les voûtes retentissent.
Pour voir le solitaire et le chantre immortel
Le peuple à flots pressés environne l’autel ;
Moi-même, impatient, dans la foule enivrée
Je ravis au vieillard une lyre sacrée,
Et rêve auprès de lui l’hymne consolateur
Du poète, du sage et du grand bienfaiteur.