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‘Au mornent où le canot monté par les deux hommes abordait l’ile, un brusque choc se produisit : .

— Touché, capitaine, dit le, matelot !

Heureusement, la marée était basse. Ils sautèrent sur le sable.

genoux auprès du cadavre. de son mari, Yvonne essayait en vain de la ranimer et s’efforçait d’étancher le sang qui coulait de la blessure à la tête. . s . :

La lune se montra à l’instant où le capitaine approchait. Un cri de surprise jaillit en même temps des lèvres du marin et de celles “le la jeune femme : , -

— Ma nièce ! | 1.

— Mon oncle 1... :

Une émotion naissait au fond du cœur rude de Keradec. Le fils üe Sa sœur Jane qu’il n’avait pas vu depuis son mariage avec Yvonn£ était là, étendu, tout pâle, inanimé f...

Cette vue étrangla sa voix dans sa gorge. Il se pencha- sur le pau-VTe garçon, embrassa son front glacé et de sa rude main velue écarta les blonds cheveux pour examiner la blessure. : °

— Pauvre : petit, dit-il | ma pauvre enfant |

Et’il se détourna pour-essuyer une larme qui pointait malgré lui, sous la paupière. ot Fe ce . ..

Il avait dans Son canot un peu de rhum dont il obligea Yvonne à our une gorgée, il la réchauffa en la couvrant d’un manteau de

ord. :

— Il va falloir aftendre le jour, le canot a touché, nous ne.pouvons pas reprendre la mer. Comment ce triste événement s’est-il produit. Pourquoi ce ballon. En pleurant elle raconta la fatale randonnée. - °

— Comme c’est étrange, disait Keradec rêveur, le pauvre enfant est revenu mourir au pays de sa mère. Et il a fallu que moi, j’arrive de l’autre hémisphère pour assister à ses derniers moments !.. Comme c’est étrange ! | . Lo

— C’est providentiel, mon oncle, soupira Yvonne [| Ainsi nous sommes près de Pornichet. .

— Oui, à l’île des Evins. Je suis descendu chez la mère Lahoul. C’est là que nous transporterons ton mari 1... Aidé du matelot, le capitaine et sa nièce installèrent le cadavre sur le sol <t restèrent le restant de la nuit à prier.

Au matin, ils aperçurent la barque de M. de Loustraye et Jui firent des signaux. On çsait le reste. 7 -

Plans d’avenir

# 

IV

‘Au matin, Jules Hallay sortait de chez lui dorsqu’il vit venir vers la côte une barque qu’il ne reconnut pas êt qui portait au mât sa vergue en pantène ef un fanal allumé à l’avant...

Quel ne fut pas son douloureux étonnement quand il vit aborder dans lo petit port la barque de M. de Loustraye et qu’on lui apprit les événements. : A — .

Le capitaine Keradec et lui étaient de vieux amis. Il ne connaissait

us fort peu ‘Yvonne qu’il n’avait vü quo deux oû trois fois mais,

e suite, il l’invita à venir chez lui, auprès de sa femme, tandis qu l’oncle s’occuperait du transfert à la villa de la mère Lahoul.

Yvonne, lassée de chagrin et de lassitude, se laissa conduire comme un enfant. Elle obéissait aveuglément, sans pensée. Cet état dura une dizaine de jours, puis une nuit, elle s’éveilla en sursaut croyant qu’on l’appelait. |

Mais ce n’était qu’une illusion cet appal.

Ti lui sembla que le rêve engourdissant était fini et qu’elie devait c réveiller, agir, puisque la Vie yeut l’action. Alors, après le dé-