Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/112

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de l’eau dans les feuillets des couches, d’abord toutes verticales. Les montagnes des environs de Cormayeur (p. 295) sont décrites comme offrant aussi cette disposition, mais sans que, cette explication leur soit applicable, car l’auteur dit : « La montagne, dans sa totalité, est soutenue et ne surplombe point ; tout est appuyé comme dans une voûte. » Partout règnent les ardoises, les calcaires noirs très-inclinés courant dans la direction de la vallée. Le Cramont, au sud de Cormayeur, montre une sorte de marbre cipolin ou calcaire à gros grain confusément cristallisé, bleu d’ardoise, avec des veines blanches et du mica.

(P. 331.) « En me trouvant sur ce magnifique belvédère, dit le savant naturaliste, le premier objet de mon étude fut le Mont-Blanc. Il se présente ici de la manière la plus brillante et la plus commode pour l’observateur. On l’embrasse d’un seul coup d’œil, depuis sa base jusqu’à sa cime, et il semble avoir écarté et rejeté sur ses épaules son manteau de neige et de glaces pour laisser voir à découvert la structure de son corps. Taillé presqu’à pic dans une hauteur perpendiculaire de 1600 toises, les neiges et les glaces ne peuvent s’arrêter que dans un petit nombre d’échancrures, et il montre partout à un le roc vif dont il est composé. »

Sa forme paraît être celle d’une pyramide dont une des faces est tournée au S.-E., vers le Cramont, et dont l’angle au sommet serait de 130°. Cette pyramide paraît elle-même composée de grands feuillets triangulaires ou pyramidaux, dont trois, qui ont leur base dans l’Allée-Blanche, forment ensemble l’avant-corps de la base de la pyramide, exclusivement granitique dans toute sa hauteur.

Toutes les chaînes de montagnes qui environnent le Mont-Blanc de ce côté sont parallèles ; elles présentent leurs escarpements abrupts vers lui, et c’est un fait général que le relèvement des roches secondaires des flancs contre l’axe cristallin 1 de la chaîne centrale. De Saussure conclut de cette relation que, « puisque les montagnes secondaires ont été formées dans le sein des eaux, il faut que les primitives aient eu la même origine. »