Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/12

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naturelles dans ces derniers temps, on pourrait même dire sa popularité, vient de ce qu’elle est l’auxiliaire de toutes les recherches géologiques dirigées sur les roches d’origine sédimentaire. Sans cette circonstance la paléontologie n’existerait pas ; elle n’aurait pas sa raison d’être, car elle rentrerait tout entière dans le domaine de la zoologie et de la botanique ; il n’y aurait aucun motif rationnel ou tiré de la nature même des choses pour séparer de l’étude-des êtres actuellement vivants celle des êtres qui les ont précédés d’un siècle, de vingt siècles, de mille siècles, etc.

Aussi fallait-il, pour qu’elle méritât d’en être distinguée, qu’elle conduisit à des lois d’une importance telle qu’elles lui donnassent une individualité propre, par cela même qu’elles ne pouvaient être déduites de considérations d’un autre ordre, et que, réunies, elles constituassent un corps de doctrine. C’est ce qui est arrivé, et, du moment où l’on eut constaté, sur divers points du globe, un rapport intime et constant entre l’âge ou la position d’une couche donnée et les formes organiques qu’elle contient, on put dire avec toute raison que l’on avait découvert un des plus grands principes, une des lois les plus fécondes de la philosophie de la nature.

Jusque-là les naturalistes étudiaient les fossiles en eux-mêmes ou par rapport aux êtres vivants ; les géologues faisaient des théories dans leur cabinet, ou bien examinaient minutieusement les caractères minéralogiques et pétrographiques des roches en place, hasardant, de temps à autre, quelques hypothèses sur leurs relations et leur mode de formation. Le plus petit nombre d’entre eux avait bien reconnu çà et là une série de phénomènes successifs,