Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/160

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George Agricola ou Bauer[1], né à Glaucha, en Misnie, en 1490 ou 1494, et regardé comme le père de la métallurgie, au XVIe siècle, n’était point étranger non plus aux sciences naturelles. Il possédait également bien les auteurs anciens, et rappela qu’on avait regardé le Daphnia de Pline comme désignant des coupes transverses de Nummulites. Il a donné le nom de Bélemnites aux fossiles que l’on a depuis continué à désigner ainsi, et il a repoussé l’assimilation qu’on en avait voulu faire avec le lyncurium de Pline.
Leibnitz

N’ayant point à nous occuper de la théorie physique de la Terre proprement dite, nous ne rappellerons le nom de Leibnitz qu’à cause des fossiles qu’il a mentionnés dans plusieurs parties de sa Protogæa et des opinions qu’il professait à leur égard. Une première esquisse de ce livre célèbre fut insérée dans un journal de Leipzig en 1693, mais il ne fut publié en entier que 56 ans après la mort de l’auteur, en 1749, l’année 1 même où, par une singulière coïncidence, parut la Théorie de la Terre de Buffon.

Leibnitz, en signalant les restes de poissons des schistes cuivreux d’Eisleben et d’Osterode (Saxe), les compare tous à des espèces vivant encore dans les eaux douces ou dans les eaux marines. Il rappelle que Walerius Cordus, médecin d’Hildesheim, qui passait pour avoir fourni à Agricola beaucoup de renseignements sur les fossiles du nord de l’Allemagne, en a recueilli d’assez nombreux dans les diverses exploitations du Hanovre, des environs d’Hildesheim, d’Alfeld et sur les flancs du Harz. Il ne doute nullement d’ailleurs de leur origine organique. Il donne des figures d’Ammonites que nous connaissons aujourd’hui pour caractériser le muschelkalk, les calcaires jurassiques et la craie, fossiles qu’indiquait déjà Lachmann dans son Oryctographie d’Hildesheim. Il représente également les dents de Squales désignées sous le nom de Glossopètres et qu’il attribue fort bien à des poissons. On leur croyait alors

  1. Voy. son Traité de la nature des fossiles, in-8. Wittemberg, 1612 (en latin).