Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/161

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des vertus particulières et surtout des propriétés médicinales. Aussi en voyait-on qui étaient enchâssées dans des montures en or ou en argent que l’on portait au cou, comme des préservatifs de certaines maladies ou contre de prétendus maléfices.

Les Bélemnites dont parle aussi Leibnitz sont bien les corps que nous désignons ainsi, mais qui ne peuvent pas plus représenter les dactyli Idæi de Pline que son lyncurium (antè, p.11). Le célèbre philosophe allemand s’est encore occupé de la recherche d’ossements fossiles enfouis sous les stalagmites de la grotte de Baumaner, de celles de Scharzfeld, et mentionne les coquilles rencontrées dans les couches profondes d’un puits, creusé à Amsterdam jusqu’à 76 mètres. On remarquera d’ailleurs que la fin de la Protogæa est assez faible relativement au commencement, et peu digne d’un aussi grand esprit.
Lehmann

Il semble que ce soit à Lehmann[1] que l’on doive, en Allemagne, la première distinction rationnelle et générale que nous avons faite en commençant ce Cours, entre les roches dites primitives, cristallines et sans fossiles, qui constituent les éléments de la croûte originaire du globe, et les roches secondaires, celles qui ayant été déposées ensuite, au sein des eaux, avec les débris des précédentes, renferment des restes de végétaux et d’animaux. Cette division fondamentale dans la science, qui complète celle non moins importante qu’un siècle auparavant Sténon avait indiquée (antè, p. 18) et qu’Arduino appliquait vers le même temps (1759) aux Alpes secondaires du Vicentin, du Véronais et du Padouan (antè, p. 50), reposait sur de nombreux faits que Lehmann avait puisés dans l’examen attentif des roches carbonifères et cuprifères des pentes du Harz et de l’Eragebirge. On peut les résumer ainsi en allant

  1. Geschichte des Flötzgebirge, Essai d’une histoire naturelle des couches de la terre. Berlin, 1756. — ou Essai sur les montagnes à couches, traduct. française par d’Holbach, 1759. — Entwurf einer Nineralogie, in-8. Berlin, 1758. — Untersuchung der sogen. Verstein. Kornähren u. Stangengr. v. Frankenberg in Hessen, in-4. Berlin, 1760. — Problema de petrefacto incognito noviter invento. (Nov. comm. Petrop., vol. X, p. 4, 29, 480.)