Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anglais tracer les premières cartes géologiques de la Russie, et 20 ans après, en 1840, c’est encore un géologue de cette nation et un géologue français qui, réunissant leurs efforts, vont porter jusqu’au delà de l’Oural et de Pétersbourg, puis jusque dans l’ancienne Tauride, le flambeau de la science moderne. D’autres naturalistes français concentrent aussi dans le même temps leurs études sur le midi de la Russie ; un naturaliste suisse, après avoir observé la Pologne méridionale, consacre plusieurs années à débrouiller l’immense chaos de l’Arménie et du Caucase, et c’est encore un de nos compatriotes qui, dans le bassin circonscrit de la Bohême, élève depuis 25 ans un monument impérissable à la paléontologie stratigraphique des terrains anciens. Ces quelques exemples, choisis parmi beaucoup d’autres, suffisent pour montrer que, pour l’orient de l’Europe, les lumières de la science, depuis longtemps, lui viennent de l’extrême occident.
Résumé

D’un autre côté, on doit faire remarquer que, malgré les nombreux travaux de lithologie descriptive que nous avons énumérés, malgré les iconographies de fossiles provenant des pays compris entre les Alpes et la Suède, le Rhin et le Volga, et qui ont fait connaître une multitude de formes organiques, on ne peut pas dire que toutes ces recherches locales aient encore placé, en Allemagne, à l’époque où nous sommes arrivés, c’est-à-dire au commencement de ce siècle, la théorie de la terre dans une voie définitivement arrêtée. Lehmann, Fuchsel et Werner, qui n’avaient point fait de grands voyages comme Pallas, de Saussure, de Luc, etc., avaient plus que ces derniers le sentiment de la vraie méthode d’observation en géologie, et cependant on entrevoyait qu’il manquait encore quelque chose à l’application qu’ils en faisaient. L’illustre professeur de Freyberg, par un enseignement solide, raisonné et profond, imprima autour de lui une vive et salutaire impulsion ; il était dans le vrai à beaucoup d’égards, mais s’il ne profita point, autant peut-être qu’il l’aurait pu faire, des travaux de ses devanciers, il eut de plus que ceux-ci le bonheur d’être continué par les hommes les plus éminents qui, en faisant ressortir