Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/26

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La classification des terrains de sédiment nous occupera ensuite, et nous chercherons à l’établir sur les bases à la fois les plus rationnelles et les plus simples, en discutant la valeur de celles qui ne nous paraissent pas fondées ou qui reposent sur des données mal interprétées. La terminologie géologique, d’abord peu compliquée et aussi claire que le permettait son origine polyglotte, est devenue depuis très-confuse, surchargée d’une multitude de mots inutiles et de doubles emplois dont le nombre augmente sans cesse par le caprice ou l’irréflexion des auteurs. Nous nous tiendrons éloigné de cette logomachie dont les éléments, empruntés à toutes les langues, mortes ou vivantes, à tous les pays, à toutes les choses et même à des noms de personne, se trouvent associés sans mesure, sans règle, au mépris des lois de la grammaire, constituant une sorte de Babel aussi choquante pour l’oreille la moins musicale que contraire au plus simple bon sens.

Quant aux principes mêmes de la classification, nous y serons naturellement amené par les idées que nous aurons vues développées et appliquées au commencement de ce siècle. Ils sont, comme nous le démontrerons, le résultat du concours simultané, mais indépendant, des géologues de l’Italie, de la Suisse, des diverses parties de l’Allemagne, de l’Angleterre, de la Belgique et de la France, concours auquel ceux de l’Amérique du Nord ont bientôt donné une éclatante sanction. Aussi est-ce une erreur profonde de croire, comme on l’entend dire souvent, que la science s’est développée d’abord dans tel ou tel pays et sous l’influence de tel ou tel savant.

L’analogie et la marche si rationnelle du connu à l’inconnu