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sont convexes des deux côtés, les autres sont ce qu’on appelle des coquilles de pèlerins (Pecten). Il y en a d’autres planes et en spirale, qui ont 5 pouces de diamètre et une ligne d’épaisseur. Les pluies et les gelées altèrent les roches, les fossiles se détachent de la pierre et roulent dans les ravins avec des silex et des bois pétrifiés. Il conclut de ses diverses observations que, les deux valves des coquilles étant réunies, l’animal qui les a formées était vivant lorsqu’elles ont été enfouies ; que la roche ne devait pas être solide alors, mais semblable aux vases de la mer ; que le climat était plus doux que celui d’aujourd’hui à cette élévation, et que le sol ne devait pas être non plus au niveau qu’il occupe actuellement. Des révolutions différentes de celles dont nous sommes témoins ont dû porter ces fossiles sur ces hautes montagnes, et, par suite, le nouveau continent serait, en réalité, le plus ancien.

En 1787, Molina[1] signala le premier des fossiles dans la Cordillère du Chili, au sommet du Descabezado, puis dans le voisinage de la mer, près de Coquimbo. Dans les plaines qui environnent cette ville, on a découvert, dit-il, un marbre coquillier blanc, un peu grenu à une faible profondeur. Les coquilles sont plus ou moins entières, et lui donnent l’aspect d’une véritable lumachelle.

En 1806, Luis de la Cruz[2] rencontra aussi à l’est de la chaîne, entre Tilqui et Anquinco, des coquilles univalves et bivalves.

Dans la partie nord du continent, dans le Vénézuela et la Nouvelle-Grenade, on n’avait encore signalé aucun fossile avant les voyages d’Alex. de Humboldt, qui en mentionne sur le littoral de Cumana à la Guayara, près de Caracas, dans la Colombie, les provinces de Socorro, de Santa-Fé etc.[3]. En 1802, il

  1. Saggio sulla storia civile del Chili. Bologne, 1787, lib. II, cap. xiv — Trad. française, p. 38-41.
  2. Viuge desde el fuerte de Ballenar, provincia de Concepcion, hasta Buenos-Ayres. Coleccion de docum. de Angelis, vol. I, p. 77.
  3. Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, vol. III, p. 12, et passim dans les suivants.