Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/295

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des différentes sortes de coquillages. Quant à son évaluation du volume des faluns comme au minimum, il avait encore parfaitement raison, lorsqu’on songe au développement de ces dépôts connus aujourd’hui, depuis l’embouchure de la Loire jusqu’aux environs de Blois.
A. de Jussieu, Boulanger, Sauvage, etc.

Deux ans auparavant, Antoine de Jussieu[1] étudiait les empreintes de plantes trouvées dans les schistes houillers de Saint-Chamont, entre Saint-Étienne et Rive-de-Gier. Il remarquait la disposition de ces empreintes représentant toujours la même face en creux d’un côté, et en relief de l’autre. Il faisait observer, en outre, que tous ces restes de végétaux n’avaient leurs analogues ni aux environs ni même en France, et qu’il fallait, pour les trouver aujourd’hui, aller jusqu’aux Indes ou dans l’Amérique équinoxiale. Fontenelle ajoute que Leibnitz avait fait les mêmes remarques pour des empreintes de plantes fossiles de l’Allemagne.

La présence de ces végétaux aux environs de Lyon était attribuée, par de Jussieu, à un flot de la mer des Indes ou du nouveau monde, qui aurait été poussé dans cette direction par quelque grande révolution de la surface de la terre ; il aurait apporté ces plantes étrangères et les aurait abandonnées sur des points où les eaux peu profondes se seraient ensuite évaporées.

Lorsque des hommes tels que de Réaumur et de Jussieu se livrent à de pareilles hypothèses, on peut juger quelles étaient les connaissance géologiques et de physique du globe répandues en France au commencement du xviiie siècle.

Dans un autre mémoire, le second de ces savants a signalé d’abord l’analogie d’une graine fossile, provenant aussi de Saint-Chamont, avec celle d’un arbre qui vit actuellement aux Indes ; puis il a fait connaître des plaques palatales de poissons provenant des terrains des environs de Montpellier[2]. Enfin on doit encore à de Jussieu un travail sur l’origine et la formation

  1. Mém. de l’Acad. roy. des sciences, p. 3 et 287, 1718.
  2. Ibid., 172, p. 69.