Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/297

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bien que né en France, s’était plus particulièrement occupé de l’histoire naturelle de la Suisse, où il résidait, et avait ajouté à son Traité des pétrifications un chapitre bibliographique assez étendu et l’indication de toutes les localités connues alors, où des fossiles avaient été observés.

L’abbé Sauvage[1] nous paraît être le premier qui ait décrit et fait représenter une coquille de rudistes bien caractérisée (Radiolites Sauvagesi, d’Orb.) et constituant par son abondance une couche aux environs d’Uzès, sur les pentes des Cévennes. Cette circonstance a été omise par la plupart des auteurs, qui, dans ces derniers temps, ont prétendu donner des monographies complètes de ces fossiles.

Suivant un article de Desmarest inséré dans l’Encyclopédie méthodique le chimiste Rouelle, professeur au Jardin des Plantes, faisait précéder son cours par une exposition des caractères des minéraux, et, à cette occasion, développait certaines idées sur la théorie de la terre et la composition de sa surface.

Il y distinguait l’ancienne terre et la nouvelle terre : la première comprenant les roches granitiques massives ; la seconde, un ensemble de lits et de bancs calcaires, argileux, marneux et sableux, déposés horizontalement et formés de débris organiques. Ceux-ci seraient distribués d’après un certain ordre, et leurs espèces différeraient suivant les pays, comme on l’observe encore dans les mers actuelles. Il indiquait par le nom d’amas la réunion ou l’association de certaines coquilles. Ainsi, il disait l’amas des Vis (comprenant sous cette dénomination les Turritelles, les Cérites, etc.), qui était particulièrement répandu aux environs de Paris, depuis Chaumont, à l’ouest, jusqu’à Courtagnon, près Reims, à l’est. L’amas des Ammonites, des Bélemnites et des Gryphites s’étendait dans la Bourgogne, le long de l’ancienne terre du Morvan. Rouelle avait, sur l’origine de la houille, des idées justes, mais émises depuis longtemps ; il n’a rien fait, d’ailleurs, de particulier pour la connaissance des fossiles, et n’a laissé aucun écrit. Ce que nous savons de sa géologie

  1. Mém. de l’acad. r. des sciences, 1746.