Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/303

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couches qui ensevelissaient au fur et à mesure les animaux que ces mers nourrissaient.

(P. 76.) Les preuves que rapporte de Maillet dans le second entretien sont prises, sans qu’il s’en aperçoive, dans un ordre de faits différent. Ce sont les restes d’industrie humaine, supposés trouvés dans des bancs de roches réguliers, des débris de squelettes humains recueillis dans des circonstances analogues, des os d’une race de géants[1], etc., et d’autres données également sans valeur, parce qu’elles n’ont aucun caractère d’authenticité. Il explique, d’ailleurs, d’une manière fort naturelle, l’hétérogénéité des dépôts sédimentaires, des poudingues, des brèches, des calcaires sableux, des marbres veinés, panachés, etc., dont les parties verdâtres sont toujours pour lui des herbes maritimes.

Après avoir rappelé les observations de de Jussieu sur les empreintes de plantes de Saint-Chamont, il traite des poissons fossiles de la Syrie, provenant de deux localités éloignées de deux journées de marche de la mer, fort élevées au-dessus de son niveau et distantes l’une de l’autre de 4 ou 5 lieues. Il remarque que les poissons lui ont paru être les mêmes que ceux qu’on pêche encore sur la côte, qu’ils sont posés à plat dans le sens des lits de la pierre, que ces lits sont réguliers et surmontés d’une infinité d’autres également réguliers.

Lorsque de Maillet observait lui-même, il le faisait avec beaucoup de sagacité, comme on peut en juger par sa description de la couche de minerai de fer de Moyeuvre, dans la vallée de la Moselle, entre Metz et Thionville. Il a constaté sa position stratigraphique par les considérations mêmes que nous employons aujourd’hui. P. 89 : « La veine ou le lit de cette mine, dit-il, de l’épaisseur à peu près de 6 pieds, non-seulement s’étend horizontalement sous une de ces montagnes à 2 ou

  1. P. 77 : « On en déterra un, dit-il, il y a peu de temps, à Saint-Ange, terre voisine de Moret, en Gatinais, appartenant à M. de Caumartin. Il fut trouvé dans une montagne de marbre ; son squelette était de la longueur de 14 pieds. »