Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/375

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de Peignes, de Cames, d’Huîtres, d’Astérites, de polypiers, etc. Dans son Voyage ou sommet du Mont-Perdu[1], il estima son élévation au-dessus de la mer à 1562 toises, et en donna une description à la fois pittoresque, physique et pétrographique fort intéressante. Il mentionne des fossiles au port de Pinède et la présence des Nummulites sur beaucoup de points.

(P. 344.) Des plantes monocotylédones aquatiques s’observent dans des grauwackes schisteuses reposant sur les roches cristallines ; au delà, dit l’auteur, tout est grès, calcaire ou poudingue. Les fossiles se montrent surtout dans les roches arénacées. Les Lenticulaires numismales y abondent en quantité si prodigieuse, ajoute-t-il, qu’elles épouvantent l’esprit le plus accoutumé à l’idée des grandes distinctions de la nature. Il en décrit de trois dimensions : la plus petite, de 2 millimètres de diamètre, appartient aux cimes mêmes du Mont-Perdu ; elle paraît, dit Ramond, avoir beaucoup souffert du transport[2] ; la seconde, observée dans le val de Broto et le fond du val d’Ordesa, se reconnaît à ses tubercules[3], et la troisième, qui est la plus grande, est très-bien conservée dans les couches les plus basses, au-dessous de Torla et vers la plaine.

Les couches sont tantôt horizontales et tantôt verticales. Les premières sont traversées par des fentes perpendiculaires. Ce qui caractériserait essentiellement la chaîne du Mont-Perdu, c’est une disposition à se diviser par des plans verticaux en parallélépipèdes rectangles, et, dans le massif même de la montagne, on remarque une disposition très-prononcée des couches en éventail, qui serait précisément inverse de celle que produirait un soulèvement.

Ramond a cru démontrer aussi l’existence du terrain de transition dans les Pyrénées ; mais, comme cette distinction n’était pas fondée sur des caractères paléontologiques, la plupart

  1. Journ. des mines, n° 83, p. 321, an XI.
  2. Cette remarque est fort juste ; car cette espèce, que nous avons dédiée à M. Leymerie, s’altère, en effet, sur son pourtour d’une manière qui lui est tout à fait particulière.
  3. C’est la N. granulosa.