faits incontestables. » Nous n’insisterons pas sur l’accord que signale Giraud-Soulavie entre ces données de l’observation et les récits de Moïse ; il fallait encore, à ce moment, voiler et même déguiser la vérité pour la faire accepter et n’être point inquiété.
Considérant ensuite les fossiles, non plus par rapport à l’ancienneté des couches, mais relativement à leurs caractères organiques et à leur origine, le savant abbé oublie tout à fait sa réserve habituelle et se laisse entraîner par les idées de de Maillet à admettre la transformation des animaux marins en animaux terrestres. Il se prononce énergiquement contre la possibilité que le déluge biblique ait occasionné le dépôt des fossiles, mais il admet que ses eaux ont pu couvrir les plus hautes montagnes et il croit aussi que les diverses couches ont pu se déposer sur des plans fort inclinés.
Dans le second volume de son ouvrage, il traite des volcans et des basaltes. Le troisième comprend l’histoire naturelle du Vélay, la description de ses volcans anciens, des calcaires et des gypses des environs du Puy, etc. La coupe qu’il donne du terrain houiller de Saint-Jean-de-Valeriscle est fort bien détaillée (p. 322). On y voit 37 couches différentes superposées dans la hauteur de la montagne qui est coupée à pic et dans l’intérieur de laquelle on a poussé douze galeries pour y suivre les couches. Il y en a 9 de charbon, alternant avec des grès, des poudingues et des schistes, offrant des empreintes de fougères qui ne vivent plus dans le pays, mais dont les analogues existeraient en Amérique, puis 9 assises de roches quartzeuses ou arénacées et 17 de schistes divers.
Le volume IV est consacré à la chronologie des volcans éteints de la France centrale, sujet traité d’une manière très-remarquable pour ce temps. L’auteur y distingue six époques d’éruption, étudie ensuite les formes géométriques des prismes basaltiques, passe à l’histoire naturelle de la Méditerranée, mentionne les environs de Bugarach, dans les Corbières, à cause des fossiles qu’on y trouve (p. 337), et étend ses recherches jusqu’aux anciens produits ignés de la Catalogne. Dans le cinquième, il revient sur les caractères physiques des côtes de la Méditerranée,