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rappeler et de comparer, Alex. Brongniart avait donné un Mémoire sur des terrains qui paraissent avoir été formés sous l’eau douce[1]. Ces dépôts, dit-il, sont composés de trois sortes de pierres, savoir : des calcaires, des silex et du gypse, définition beaucoup trop restreinte, car les marnes, les argiles, les sables peuvent avoir la même origine. En ne faisant aussi remonter la distinction des couches d’eau douce qu’à de Lamanon et à Coupé, on voit qu’il ignorait que cette observation avait été faite en Italie plus d’un siècle auparavant et qu’elle avait été répétée par beaucoup de naturalistes de ce pays où cette circonstance était admise comme une chose fort ordinaire.

Brongniart décrit ensuite 8 espèces de sa première formation d’eau douce et 15 de la seconde, réparties dans les genres Cyclostome, Potamide, Planorbe, Limnée, Bulime, Maillot, Hélice. Il signale en outre des bois de palmier dans l’une, puis d’autres végétaux et des Gyrogonites dans toutes deux.

Guidé par la nature des roches et la présence des coquilles fluviatiles et terrestres, il mentionne, après les dépôts d’eau douce des environs de Paris et d’Orléans, ceux du Mans, à l’est et au sud ceux d’Aurillac et de Thiezac dans le Cantal, de Nonnette, sur la rive droite de l’Allier, entre Saint-Germain-de-Lambron et Issoire, avec des Potamides Lamarckii, des Helix Cocqii, du puy de Corent, de Gergovia et d’autres localités de la Limagne, les calcaires à Indusia (tubes de Phryganes), ceux de Vertaison et de Pont-du-Château, etc. Après avoir insisté sur les caractères pétrographiques généraux communs à tous ces dépôts et sur la présence d’un certain nombre d’espèces qui se retrouvent dans chacun d’eux, il pense que ces coquilles sont analogues à celles qui vivent encore dans les eaux douces. Les couches à coquilles marines n’en renfermeraient point, suivant lui, qui aient vécu dans des eaux non salées, et celles que l’on avait prises pour telles doivent appartenir à des genres différents.

Peut-être pourrait-on s’étonner qu’avec des faits aussi précis, aussi nombreux et aussi concluants, Brongniart n’ait pas adopté

  1. Ann. du Muséum, vol. XV, p. 357, 2 pl. ; 1810.