Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/435

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jusqu’au delà de la Seine. Ces lacs, peu étendus dans les régions montagneuses élevées, couvraient au contraire des surfaces considérables dans les plaines de l’Orléanais et des environs de Paris.

Appuyé ainsi sur ses propres observations, sur d’autres dont nous avons déjà parlé et sur celles que nous rappellerons tout à l’heure, le savant géologue réfute aisément l’opinion opposée à l’existence de ces anciens lacs d’eau douce, et qui se basait principalement sur les alternances des dépôts marins et d’eau douce, sur le mélange des coquilles marines et fluviatiles, sur la possibilité que les mêmes espèces de mollusques aient pu vivre dans les deux liquides ; car il y avait alors, comme toujours dans la science, ce que nous appellerions actuellement un parti de la résistance, représenté par Faujas, Brard, de Lamétherie, etc., tandis que Cuvier, Brongniart, de Férussac, d’Omalius, Marcel de Serres, etc., étaient du parti avancé ou du mouvement.

L’étude des dépôts d’eau douce était alors à la mode ; c’était pour le plus grand nombre une nouveauté qui paraissait d’autant plus piquante, qu’on croyait que le sujet n’avait pas encore été traité. M. d’Omalius ne s’arrêta pas là, et nous le voyons en Italie retrouver aussi des calcaires de même origine, blancs, durs, compactes, celluleux, placés sous une couche d’argile grise près de Cisterna, à l’entrée des Marais-Pontins, sur la route de Rome à Naples. Ces calcaires avec des Limnées et des Planorbes seraient plus anciens que les produits volcaniques du Latium que recouvre le travertin moderne des environs de Rome[1]. Les mêmes calcaires d’eau douce se voient à Colli, dans le bassin de l’Elsa, remplis de Limnées, de Planorbes, d’Hélices, et occupent une plaine horizontale. Les coquilles de ces dépôts diffèrent de celles du travertin, identiques avec celles qui vivent encore dans le pays.

Enfin, dans le bassin du Danube, aux environs d’Ulm, M. d’Omalius signale des dépôts semblables, tels que ceux d’Urspring, sur la route de cette ville à Stuttgard, où abondent les Hélices,

  1. Voy. L. de Buch, Geognostische Beobachtungen. Berlin, 1809.