Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/448

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viennent d’une espèce distincte de celles qui vivent aujourd’hui, et il annonça qu’il établirait la même distinction pour les débris fossiles de Rhinocéros, d’Ours et de Cerfs.

En 1812, les nombreux mémoires que Cuvier avait publiés successivement dans les Annales du Muséum furent réunis en un corps d’ouvrage, dont une seconde édition fut publiée de 1821 à 1824, sous le nom de Recherches sur les ossements fossiles[1]. C’est à celle-ci qui fut précédée du Discours sur les révolutions de la surface du globe, que nous devons nous arrêter.

« Le premier objet de l’ouvrage, dit M. Flourens[2], juge si compétent sur cette matière, est la comparaison des espèces fossiles avec les espèces vivantes, et cette comparaison porte principalement sur deux classes d’animaux vertébrés : les mammifères et les reptiles. L’auteur commence cette histoire comparative des espèces des anciens mondes et des espèces du monde actuel par les pachydermes ; il continue par les ruminants, les carnassiers, les rongeurs, les édentés, les cétacés, et finit par les reptiles. »,

Le résultat fondamental de ces recherches est qu’aucune espèce fossile de ces deux classes n’aurait son analogue parmi les espèces vivantes, ou, en d’autres termes, que toute espèce fossile est une espèce éteinte. Quoi qu’il en soit de l’exactitude absolue de cette assertion, l’auteur, pour se prononcer, a dû revoir et étudier avec le soin le plus minutieux toutes les espèces découvertes jusqu’alors dans les couches de la terre, tous les os, dents ou fragments connus, et les comparer attentivement pour reconstruire, avec ces éléments disséminés, l’ensemble des caractères de chaque espèce, et arriver ainsi, par une marche analytique rigoureuse, à des lois précises sur la coordination de toutes les parties d’un animal.

Nous venons de dire que Cuvier avait distingué d’abord des éléphants vivants la seule espèce d’éléphant fossile connue alors, par son crâne allongé, le front concave, les alvéoles

  1. Vol. in-4 avec 7 planches.
  2. Analyse raisonnée des travaux de G. Cuvier, p. 164, in-12 ; 1841.