Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

détachent et se séparent entre elles ; la matière interne, encore fluide, s’étant ouvert un chemin par les déchirures, s’insinue dans les intervalles formés par l’éloignement réciproque des couches ; et, si son dégorgement eût été assez copieux, elle pouvait se répandre même à la superficie. Il n’est pas possible de déterminer les accidents et les combinaisons qui peuvent arriver dans cette opération, dirigée uniquement par le hasard ; et, si cette hypothèse n’explique pas les grands phénomènes de la superficie primitive du globe, il me paraît qu’elle peut au moins suffire pour les représenter. »

« Cependant, dit-il, plus loin (p. 101), après avoir combattu les idées de La Métherie, dans l’hypothèse de la fluidité ignée primitive de notre planète et de sa consolidation par le refroidissement, nous ne devons pas perdre de vue les effets produits : 1° par la séparation du calorique, qui dut se combiner avec quelques bases solides, produire des gaz et ensuite des vapeurs aqueuses ; 2° par la compression exercée par les premières couches les plus voisines de la superficie, qui se sont consolidées, et par la réaction de la masse interne, encore molle ; 3° par le resserrement de la matière, causé par le refroidissement ; 4° par le développement des gaz et des vapeurs dans l’intérieur de la masse. Et, si nous voulons arréter plus particulièrement notre attention sur ceux-ci, comme sur une cause plus active et plus énergique, nous verrons que les couches terrestres seront soulevées et que leur position changera en proportion de leur masse et de l’intensité des phénomènes ; la superficie sera rompue et déchirée en quelque endroit ; et dans le renversement des couches il pourra arriver qu’il s’opère des séparations entre celles qui étaient auparavant contiguës. »

Voilà bien les idées qui ont servi de base à une théorie beaucoup plus récente ! Malheureusement, Breislak ne les a appliquées qu’à la première période du refroidissement de la terre, et n’ayant pas songé, ou bien ses études ne lui ayant pas fourni les données nécessaires pour les appliquer à des périodes subséquentes, il n’a point tiré parti de tout ce qu’elles avaient