Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et paléontologiques, les roches de l’Apennin proprement dit, que l’on pouvait regarder toutes alors comme secondaires, ainsi que l’avait remarqué de Saussure, en 1776[1], des dépôts tertiaires plus récents qui les bordent de part et d’autre de la chaîne.

Après un excellent discours sur les progrès de l’étude de la conchyliologie fossile en Italie, discours auquel nous avons fait de nombreux emprunts dans ce qui précède, Brocchi donne, dans le premier chapitre, une esquisse générale de la structure du haut Apennin, et, dans le second, il traite de la constitution physique des collines subapennines. Le troisième est consacré à montrer l’analogie du sol des autres pays avec celui de ces mêmes collines et à une digression sur la plaine de la Lombardie, avec la preuve de l’accroissement du littoral le long de la Péninsule.

En traitant ensuite des coquilles fossiles des dépôts subapennins, il fait remarquer leurs associations et la distribution particulière des espèces, les analogies, les différences qu’elles présentent avec les coquilles vivantes, soit de la Méditerranée, soit des mers plus éloignées. Ayant visité et étudié toutes les collections anciennes du pays, il n’a rien négligé pour s’éclairer même sur les questions qu’il sentait ne pouvoir pas résoudre alors, mais dont il comprenait toute l’importance ; tels sont les rapports des dépôts coquilliers des diverses parties de l’Italie, ceux du pied nord des Apennins avec ceux du pied sud, ceux du Piémont avec ceux de la Pouille, de la Calabre, etc. Il voyait également la nécessité d’un examen beaucoup plus détaillé que le sien pour arriver à exécuter une carte géologique telle qu’il se l’était proposé d’abord. Il n’a pas d’ailleurs observé, entre les fossiles des marnes bleues et ceux du sable jaune placé dessus, de différences assez prononcées pour les séparer comme des dépôts réellement distincts et résultant de circonstances variées.

  1. Lettre au chevalier Hamilton sur la route de Naples à Genève. — Journ. de phys., vol. VII, p. 19, 1776.