Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Parmi les espèces fossiles qui ont encore leurs analogues vivants, Brocchi reconnut qu’il y en avait beaucoup plus de la Méditerranée et de l’Adriatique que des mers plus éloignées ; et, en comparant cette faune des collines subapennines avec celle du bassin tertiaire de la Seine, surtout en considérant certains genres en particulier, tels que celui des Cérites, et l’absence complète de certains autres, il fait ressortir les différences profondes que montrent ces diverses associations de fossiles. Mais le vrai motif de ces dissemblances lui échappe encore, et, au lieu de les attribuer à la différence des temps où ils ont vécu, comme nous le faisons aujourd’hui que leur non-contemporanéité nous est démontrée, il les attribue seulement à la différence des lieux géographiques ou d’habitat. Les faunes fossiles de l’ouest de la France devaient ressembler, dit-il, à celles des côtes de l’Océan, comme celles des marnes subapennines ressemblent à celles de la Méditerranée et de l’Adriatique.

(P. 337). Les dépôts d’origine lacustre ont été l’objet particulier des études de Brocchi. Tels sont ceux du mont Carlo, dans le val d’Arno supérieur, de Stagia, non loin de Sienne, de la plaine de Sarteano, dans le val di Chiana, où un tuf rempli de coquilles d’eau douce recouvre les marnes marines. La présence de coquilles d’eau douce mélangées, dans certains cas, avec celles qui sont propres aux eaux salées, s’explique par l’intermédiaire des fleuves et des rivières qui les ont portées à la mer.

Dans le chapitre v, l’auteur s’occupe des autres fossiles marins, puis des restes des grands mammifères terrestres, de cétacés et de poissons, rappelant toutes les localités où ont été trouvés des débris d’Éléphant, de Mastodonte, de Rhinocéros, d’Hippopotame, d’Urus, d’Élan, de Cerf, etc.

Le chapitre vi, consacré à des remarques sur la disparition des espèces, mérite surtout de fixer l’attention par les vues tout à fait philosophiques qu’on y trouve exposées avec autant d’élégance que de profondeur. Ainsi Brocchi fait voir que les espèces de coquilles ou d’autres animaux inférieurs ont disparu aussi