l’élection naturelle, nous semblent au contraire se rattacher
directement aux effets de causes physiques, de sorte que, ’quoi ’
qu’en dise l’auteur (p. 535), sa loi ne serait pour rien dans les
résultats dont nous venons de parler. L’émigration, si tant est
qu’il y en ait eu, s’est manifestée du N. au S., sans doute à cause
de la plus grande étendue des terres émergées au nord, et, ajoute-t-il
(p. 535), « parce que les formes continentales de ce côté
ayant vécu dans leur patrie originaire en plus grand nombre
se sont en conséquence trouvées, grâce à une concurrence et
à une élection naturelle plus sévères, supérieures en organisation
et douées d’un pouvoir de domination prépondérant sur
celui des formes australes. De sorte que, lorsqu’elles se trouvèrent
mélangées les unes avec les autres pendant la période
glaciaire, les formes septentrionales durent vaincre les formes
méridionales moins puissantes, » etc. Les exemples pris encore
dans les transports effectués par l’intermédiaire de l’homme
ne prouvent rien, sinon que des végétaux se développent partout
où ils trouvent les conditions qui leur conviennent.
Chap. XII.
─
Suite.
Dans le chapitre xii, l’auteur traite de la répartition des productions d’eau douce et attribue à des migrations ce qui n’est que l’effet de la fixité et de l’uniformité plus grande de ces types dans le temps comparés aux types marins. L’intervention d’un Canard emportant des plantes aquatiques (Lemna) avec des œufs de mollusques, d’autres circonstances donnant à un Héron occasion d’en enlever d’un lac pour les exporter dans un autre, une Ancyle entraînée par un Dytique, un autre coléoptère aquatique volant jusque sur un navire à 45 milles en mer, des graines de Nelumbium et des poissons pris et rejetés de l’estomac d’un Héron, etc., sont des exemples qui peuvent expliquer certains faits particuliers, mais qui doivent rester étrangers à une théorie biologique.
On conçoit que M. Darwin devait repousser l’hypothèse d’Éd. Forbes sur les anciennes extensions continentales, hypothèse qui, sans doute, ne répond qu’à certains faits, et n’a pas la prétention d’être une loi de la nature, mais qui a néanmoins pour elle, dans certaines limites, beaucoup de probabilité,