Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

uestions et résoudre ces difficultés qu’en supposant que les documents géologiques sont beaucoup plus incomplets que la plupart des géologues ne le pensent ?  » (p. 645)… « Tous, les spécimens de nos musées réunis ne sont absolument rien auprès des innombrables générations d’innombrables espèces qui ont certainement existé, » etc., etc. « Quelque graves que soient ces difficultés, elles ne peuvent, à mon avis, renverser la théorie qui voit dans les formes vivantes actuelles la descendance d’un nombre restreint de formes primitives subséquemment modifiées. ».

Les faits généraux et particuliers favorables à l’hypothèse sont ceux dont nous avons déjà discuté la valeur et principalement la variabilité résultant de la domestication. « Il n’est aucune bonne raison, suivant l’auteur (p. 649), pour que les mêmes principes qui ont agi si efficacement à l’état domestique n’agissent pas à l’état de nature. »

On pourrait tout aussi bien retourner l’argument, et il serait, suivant nous, beaucoup mieux fondé. Nous croyons avoir montré que les faits n’étaient point comparables ; que les conclusions, toujours très-bornées, que l’on peut déduire du croisement des races ou de la continuité artificielle de l’élection ne sont pas, quoi qu’on en dise, applicables à l’état de nature. La volonté de l’homme appliquée continûment, dans une direction donnée, pour atteindre un but déterminé, à certains animaux et à des plantes, relativement en petit nombre et placés dans des situations anormales, ne peut être assimilée, comme cause efficiente, à une loi de la nature. Celle-ci ne peut, sans renverser toutes les idées rationnelles que nous possédons sur les relations des choses, être réduite à l’exécution inconsciente du hasard, à un concours de circonstances fortuites, exceptionnelles, où le faible serait fatalement destiné à succomber. Ce que l’on croyait pouvoir appeler l’harmonie de la nature n’en serait plus que l’antagonisme, et nous avons fait voir que l’anéantissement final de tout l’organisme était la conséquence forcée de la prétendue loi d’élection naturelle.

(P. 658.) « L’extinction des espèces et des groupes entiers