Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/14

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expose à tant de chances de mort, aussi bien que ceux qui ont au contraire le plus de chances de conservation, ont toujours dû présenter des résultats analogues à ce que nous avons sous les yeux, et par conséquent se trouver dans des situations comparables pour accomplir à chaque moment l’œuvre de la création. Néanmoins il y a eu, comme nous venons de le dire, pour chaque espèce, pour la plupart des genres et pour beaucoup de familles, un moment où ces conditions ont cessé. C’est lorsque leur cycle s’est trouvé accompli, cycles inégaux pour chacun, tantôt très-longs, embrassant même tous les âges de la terre, tantôt très-limités à ce qu’il semble, ne s’étalant pas au delà de quelques milliers d’années et peut-être moins encore.

Ainsi nous n’apercevons pas de loi commune absolue quant à la durée du temps pendant lequel les types organiques ont subsisté ; mais peut-être pourrait-on reconnaître la suivante quant aux divers degrés d’organisation, savoir : que la persistance des formes en général se trouverait être en raison inverse de leur élévation dans la série. Les êtres les moins compliqués paraissent être à la fois ceux dont la durée a été la plus longue et qui se sont le plus propagés en surface. Les organismes les plus simples auraient alors mieux résisté aux changements ou aux différences de conditions extérieures que les plus compliqués.
De l’homme.

Ce plan gradué et néanmoins toujours complet que la nature a suivi jusqu’à l’apparition de l’homme n’a pas eu nécessairement pour but l’existence ni l’agrément de ce dernier. Cette idée d’une cause finale bornée, à laquelle nous voyons même encore aujourd’hui bon nombre d’esprits se rattacher, en se fondant sur l’apparence déceptive de certaines données générales que ne justifie nullement une étude plus sérieuse des faits, flattait trop notre amour-propre pour n’être pas souvent reproduite.

Mais rien jusqu’à présent ne prouve que l’homme soit la fin ou le dernier mot de la création, qu’il en soit, comme on l’a dit, le couronnement ; et en effet l’idée de créatures plus parfaites, douées d’attributs différents, se retrouve en germe,