Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/15

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dans toutes les théogonies ; chez tous les peuples d’un développement moral assez avancé, comme le pressentiment de ce que l’avenir doit réaliser. Relativement à l’histoire de la terre, la venue de l’homme n’a rien offert de particulier ; elle ne coïncide avec aucun phénomène spécial ; elle se confond avec les autres éléments d’une faune terrestre remarquable par les dimensions gigantesques de ses principaux types dont plusieurs ont disparu, tandis que le plus grand nombre vit encore.

Par ses caractères physiques l’homme se rattache évidemment à tout ce qui l’environne comme è tout ce qui l’a précédé ; mais il s’en distingue si nettement à d’autres égards, que certains anthropologistes ont pu être tentés de créer un règne à part, le règne humain.

Si le mystère de son origine doit rester constamment voilé pour lui, les êtres plus parfaits, destinés à lui succéder pourront comprendre la raison de leur propre essence. Ainsi auront apparu, dans trois phases principales de l’histoire de la terre, d’abord des êtres possédant seulement ce qui était nécessaire à la conservation de l’espèce pendant un temps déterminé, ne jouant qu’un rôle passif dans la nature et inconscients des résultats auxquels ils concourent, puis d’autres doués de facultés plus élevées, de la pensée qui crée, de l’intelligence qui conçoit, de la réflexion qui combine et qui juge, de l’application qui exécute et qui perfectionne, du sentiment moral qui dirige, ayant en outre la conscience de leur propre existence et celle des phénomènes du monde extérieur ; enfin d’autres êtres plus complets encore auxquels seront peut-être réservées la science, du passé et de l’avenir en ce qui les concerne et l’explication de ces redoutables problèmes autour desquels depuis tant de siècles l’humanité s’agite, sans qu’ils paraissent encore plus près d’être résolus qu’au jour de sa naissance.

Quant au rôle que l’homme était appelé à jouer dans l’économie générale de la nature, soit comme réagissant sur les phénomènes physiques ou sur les êtres organisés qui l’entourent, soit comme concourant aussi au maintien de l’équilibre dont nous parlions tout à l’heure, c’est un point essentiel sur