Utilité comparative des animaux aquatiques et terrestres.
La connaissance des lois qui président à la distribution des animaux aquatiques est, on le conçoit, infiniment plus précieuse pour le paléontologiste et le géologue que celle de la répartition des animaux terrestres. Ceux-ci, en effet, ne peuvent se trouver dans les couches que par suite de circonstances tout à fait particulières. Il a fallu qu’entraînés par les eaux superficielles, soit dans les lacs, soit sur les côtes, à l’embouchure des fleuves ou des rivières, plus ou moins loin des lieux où ils vivaient, plus ou moins longtemps après leur mort, leurs parties solides aient été conservées au milieu des sédiments lacustres ou marins où elles ont été ainsi charriées. Ces animaux ne caractérisent donc d’une manière absolue ni le lieu ni le temps où ils ont vécu.
En outre, par suite même de la cause ou de leur mode de déplacement, ils se trouvent répartis dans les couches d’une manière fort irrégulière et sans continuité ; accumulés par places, ils manquent sur un grand nombre de points du même dépôt, et cette répartition sporadique leur ôte beaucoup d’importance stratigraphique, en même temps qu’elle rend leur emploi, comme repère, rare, difficile et peu certain dans la géologie pratique.
Remarquons d’ailleurs que les animaux exclusivement terrestres, tels que les mammifères, n’ont paru qu’assez tard avec une certaine abondance ; les oiseaux probablement aussi, qui n’ont laissé que des traces beaucoup plus rares, seront toujours d’un intérêt purement zoologique sans application directe, ainsi que les reptiles non amphibies. Les insectes qui se nourrissent du pollen des fleurs n’ont apparu que fort tard dans la création, et leur conservation tient à des circonstances purement locales ; enfin, les mollusques terrestres sont à peu près dans le même cas.
L’étude des animaux fossiles qui ont vécu à la surface des