anciennes terres émergées peut être fort utile pour nous faire connaître les conditions physiques de ces terres, leur étendue, leurs reliefs, leur climat, leur température, les associations de végétaux, et surtout pour compléter la série zoologique générale dont ils viennent successivement combler les lacunes, mais elle a beaucoup moins d’importance au point de vue chronologique ou de l’ancienneté relative des dépôts qui renferment ces débris.
Les restes d’animaux aquatiques, au contraire, et surtout les
moins élevés dans la série, ceux qui, comme les crustacés, les
mollusques céphalopodes, gastéropodes, acéphales, brachiopodes
et bryozoaires, les radiaires échinides, stellérides et crinoïdes,
les polypiers, les foraminifères et les infusoires même qui
naissent, se développent, vivent, meurent et sont ensevelis dans
les mêmes conditions, sont les véritables criterium de l’ancienneté
des couches où nous trouvons leurs débris et qui en sont parfois
exclusivement composées. Leur présence comme leurs divers
caractères doivent parfaitement nous traduire les circonstances
physiques dans lesquelles ces dépôts se sont formés. Il y a donc
nécessité pour nous de faire connaître ce que l’on sait de la
station et de la distribution des animaux inférieurs dans les
mers actuelles et du rôle qu’ils jouent dans la composition des
sédiments modernes. Nous commencerons par les mollusques,
qui ont d’abord fixé l’attention des naturalistes et qui d’ailleurs
ont en même temps un caractère de généralité et une diversité
qui justifient les études auxquelles ils ont donné lieu.
Observations diverses.
On ne semble avoir compris qu’assez tard l’utilité qu’il pouvait y avoir à connaître, dans le sens horizontal et dans le sens vertical ou de la profondeur, la distribution des coquilles qui vivent sous les eaux de la mer à des distances plus ou moins considérables de la côte. Ainsi H. T.de la Bèche, en 1838, insérait dans ses Recherches sur la partie théorique de la géologie un tableau de M. Brodrip, où sont indiquées les situations et les profondeurs auxquelles on a trouvé les genres vivants de coquilles marines et d’embouchures. M. Ed. Gray s’est occupé des habitats des mollusques dans les eaux douces, saumâtres ou