Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/212

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fragile et habitait, non le sable, mais au milieu d’une végétation de Conferva crassa.

Sur les côtes du Devonshire et surtout dans les estuaires par lesquels les cours d’eau se jettent dans la mer, M. Cloyn Austen a remarqué que les mollusques qui vivent dans les anses de la côte où les eaux douces se réunissent aux eaux salées sont peu nombreux en espèces. Le Mytilus edulis vit près des ouvertures qui avoisinent le plus l’eau salée. Le Cardium edule, la Mactra compressa, les Venus verrucosa et reflexa remontent plus haut et sont très-répandues. À la marée basse et lorsque les eaux des rivières sont hautes, ces mollusques sont complètement recouverts par les eaux douces et n’en paraissent pas souffrir. Les Pholas dactylus de la plage de Teignmouth sont à la basse mer recouvertes par l’eau douce, et il en est de même des Tarets qui ont détruit les piliers du pont où l’eau douce les baigne chaque jour pendant plusieurs heures.

Les genres d’eau douce, proprement dits, ne paraissent pas descendre dans les estuaires pour s’exposer au contact de l’eau salée. Ainsi les Unio, les Limnées, les Planorbes, les Paludines se tiennent à une certaine distance au-dessus des points où les eaux se mélangent, et leur présence dans l’eau salée n’est due qu’à une circonstance fortuite. Après la mort des animaux et leur destruction, les coquilles, devenues plus légères, sont facilement entraînées lors des grandes crues, et, transportées avec les sédiments, elles sont déposées sur les côtes voisines de l’embouchure des ruisseaux, des rivières et des fleuves avec les produits marins du littoral.

Plus au sud, comme dans la région lusitanienne, poursuit M. Austen, les gastéropodes d’eau saumâtre précédents sont remplacés par des Cérites, des Mélanies, des Ampullaires. Les Corbules, quoique quelquefois des mers profondes, suivent les habitudes des Myes, et, dans les régions plus chaudes, se montrent dans les eaux saumâtres. Une modification graduelle des formes peut être tracée depuis le type de vraies Corbules jusqu’à celui des Potamomyes, suivant la nature du milieu dans lequel les coquilles se trouvent. Les Corbules vraies ont été rencontrées