Un fait digne de toute l’attention du naturaliste, et sur lequel
il ne semble pas que l’on ait encore insisté, est la propriété
que paraissent avoir les rivières et les lacs de certains pays
pour favoriser un développement de mollusques tout à fait exceptionnel ;
sous ce rapport les États-Unis de l’Amérique du
Nord nous offrent un exemple très-frappant.
Gastéporodes.
Ainsi la liste des gastéropodes fluviatiles de l’Amérique du
Nord, dressée par M. Binney, comprend 610 espèces, réparties
dans 15 genres comme il suit : Melania 298, Litharia 5, Gyrotoma
53, Leptaxis 61, Io 6, Vivipara 44, Bithynia 2, Valvala
3, Ampullaria 7, Amnicola 18, Limnea 43, Pompholyxi 1,
Physa 29, Planorbis 34, Ancylus 13. Dans un mémoire plus
récent, M. I. Lea[1] a ajouté à cette liste 138 espèces de Mélanidées,
dont 45 appartenant à son nouveau genre Trypanostoma,
82 à un autre genre nouveau, Goniobasis, et 11 à
divers genres déjà connus, ce qui porterait à 748 le nombre
des espèces de gastéropodes vivant aujourd’hui dans les eaux
douces de ce pays.
Acéphales.
Les mollusques acéphales n’offrent pas un développement moins curieux que les gastéropodes. Ainsi les recherches persévérantes de M. I. Lea ont porté à 467 le nombre des espèces d’Unio du même pays ; si on y ajoute 25 espèces regardées encore comme douteuses et 22 qu’il a décrites plus récemment, on a ainsi 514 formes appartenant à ce seul type. En outre, on compte 27 espèces de Magaritana et 62 Anodontes qui sont encore des formes voisines, et le genre Cyclas a présenté 69 espèces tant dans l’Amérique du Nord que dans l’Amérique centrale (Mexique, Panama, Yucatan) et dans les îles de Cuba et de la
- ↑ Proceed. Acad. of natur. sc. of Philadelphia, 1862. Observations on the Umo… and description of new genera and species of the Melanidæ, in-4o avec 16 pl. ; Philadelphie, 1863.