Jamaïque[1]. 56 espèces d’autres acéphales° ont été recueillies
dans les eaux douces de l’Amérique centrale.
On pourrait peut-être objecter que ces chiffres ne représentent
pas réellement des espèces, que les zoologistes qui se
vouent à une spécialité bornée sont très-enclins à les multiplier
en exagérant la valeur de certains caractères ; mais ici peu
importe ; ce n’est pas le nombre des espèces qui étonne, mais
la prodigieuse multiplicité des individus et souvent leurs dimensions
considérables, qui donne lieu à des effets qu’on n’observe
que dans ces pays et qui intéressent à la fois le paléontologiste
et le géologue.
Dépôts de coquilles lacustres.
Ainsi dans les comtés de Columbia et de Dutchess, dans l’état de New-York, M. W. Mather[2] a décrit des marnes coquillières d’eau douce constituant le fond des lacs et des étangs. Les générations qui se succèdent augmentent incessamment l’épaisseur de la couche de marne blanche dont l’étendue superficielle est aussi très-considérable. Lorsque, par suite de cette accumulation de coquilles décomposées, le fond du lac se trouve exhaussé de manière à n’être plus recouvert que de quelques pieds d’eau, une végétation aquatique s’y développe à son tour et ses détritus produisent une couche de tourbe qui recouvre la marne. Celle-ci est blanche et friable lorsqu’elle est sèche, onctueuse et plastique lorsqu’elle est humide.
Le lac de Peat-marl, à 4 milles au nord de Kinderhook, mérite surtout d’être signalé. Son fond se relève graduellement par la décomposition de myriades de coquilles, et il avait autrefois une étendue double de celle que les eaux occupent aujourd’hui. Les Unio, les Anodontes, les Limnées, les Physes et les Planorbes sont les coquilles qui contribuent le plus à la formation de la marne exploitée et regardée comme un amendement précieux en agriculture, où elle remplace le plâtre. Le comté