Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/25

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qui le respiraient un malaise sensible, bien qu’on puisse encore travailler dans une exploitation de mine qui en contient 4 %. La proportion de 30 % amènerait infailliblement la mort.

Si des animaux ont pu vivre et se développer dans une atmosphère plus riche que la nôtre en acide carbonique, les reptiles ont dû lui être mieux adaptés que les oiseaux et les mammifères[1]. Quoique les recherches précédentes de MM. Begnault. et Reiset[2] ne conduisent pas nécessairement à cette conclusion, les reptiles respirant moins, consomment plus lentement. l’oxygène, sans être pour cela moins sensibles à l’action de l’acide carbonique.
Oxygène.

L’oxygène ne semble pas au premier abord fort important à considérer ici, la quantité dépensée ne paraissant pas d’abord être très-grande et ayant dû être ensuite compensée par divers motifs : tel entre autre que la transformation des végétaux en charbon qui l’a mis en liberté ; néanmoins on ne peut pas se dissimuler que son extrême affinité pour le carbone, les métaux oxydables et l’hydrogène a pu dans l’origine influer sensiblement sur sa proportion dans l’atmosphère. Cette circonstance a même tellement frappé certains esprits, qu’ils ont été jusqu’à nier sa présence à l’état libre, non-seulement dans l’atmosphère primitive, mais encore bien longtemps après et jusqu’à la fin de la période houillère[3], sans s’embarrasser comment auraient vécu les animaux et les végétaux des grandes époques silurienne, dévonienne et carbonifère ; ils font alors naître et végéter toutes les plantes de cette dernière dans une atmosphère d’acide carbonique et d’azote, et ce n’est que par suite de l’action des végétaux fixant le carbone et rejetant l’oxygène que ce gaz aurait fini par entrer dans la composition de l’air, tandis que l’acide carbonique aurait été de plus en plus réduit. Il est inutile d’ajouter que la difficulté de concevoir les phénomènes

  1. Jameson’s Edinburgh Journ., vol. XXXIH, p. 65 ; 1842.
  2. Loc. cit., p. 516.
  3. Compt. rend., vol. LVI, p. 261 ; 1865. Cycle du développement de la vie organique de la surface du globe, par M. Duponchel.