Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/26

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mènes de la vie animale et végétale sans oxygène est infiniment plus grande pour nous que celle de nous rendre compte pourquoi il a pu rester en quantité si notable, malgré son avidité pour se combiner sous des conditions de température en apparence très-favorables.
Résultats généraux.

Nous aurons occasion de revenir plus loin sur quelques autres éléments de la composition primitive de l’atmosphère ; mais, en ne considérant ici que les trois gaz dont nous avons parlé comme en faisant essentiellement partie, nous voyons que l’oxygène et l’azote, de même que l’hydrogène fixé par les plantes qui l’empruntaient à l’eau, y retournent après la décomposition des corps organisés dans la constitution desquels ils étaient entrés. Il y a donc, si l’on peut s’exprimer ainsi, une sorte de fond de roulement constamment employé pour subvenir aux besoins des forces vitales, entrant dans les combinaisons infiniment variées qu’elles déterminent pour retourner ensuite à la masse commune. Mais il n’en est pas de même du carbone qui, une fois fixé sous forme de graphite, d’anthracite, de houille, de lignite, de tourbe, de bitume, etc., ne retourne plus à la masse commune d’où il a été soustrait par le mouvement vital des plantes, et qui doit, par conséquent, en avoir été appauvri d’autant. Il en a été de même de tout le carbone fixé à la chaux par l’action vitale des animaux marins qui a donné lieu à la plus grande partie des calcaires sédimentaires de tous les âges.

On doit donc reconnaître l’énorme influence que les deux règnes ont eue sur la composition primitive de l’atmosphère pour la modifier en ce qui concerne sa teneur en acide carbonique, et, si l’on considère que les sources d’où ce gaz émane de l’intérieur ont dû diminuer d’âge en âge pour être réduites aux proportions où nous les voyons aujourd’hui, il semble qu’un moment doit venir où la quantité sera si minime, qu’elle ne pourra plus suffire, ni pour alimenter la végétation, ni pour fournir aux rhizopodes, aux polypiers, aux radiaires, aux mollusques et aux crustacés les éléments nécessaires à leur sécrétion calcaire. Nous faisons ici abstraction des animaux vertébrés