Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/261

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américain, et que nous avons reproduite en partie (pl. 1, ci-après), représente cette portion considérable des mers comprises entre les côtes de l’ancien et du nouveau continent, depuis le 10° latitude S. jusqu’au 54° latitude N. Elle est ombrée de quatre teintes dont l’intensité décroît avec la profondeur à partir des côtes. Nous leur avons substitué des chiffres romains de I à IV indiquant les quatre zones en profondeur. La première borde les rivages jusqu’à des profondeurs moindres que 1828 mètres, la seconde les fonds qui n’atteignent pas 3656 mètres, la troisième ceux qui n’atteignent pas 5484 mètres, la quatrième ceux qui descendent à 7712 mètres. L’espace qui se trouve au sud de la Nouvelle-Écosse et du banc de Terre-Neuve, dirigé de l’E. À l’O. comme un profond fossé, s’élargissant à son extrémité orientale et marqué du chiffre V, présente des points plus profonds qui atteindraient 8000, 9000 et jusqu’à 12,000 mètres, mais restés encore douteux. La partie la plus basse de cette région se trouverait entre les Bermudes et le grand banc de Terre-Neuve. Un peu à l’est, du méridien de ce banc un sondage indique, mais avec doute, 6600 brasses ou 13,880 mètres. Nous n’avons reproduit sur notre carte que les côtes de sondages nécessaires pour indiquer les principaux points par où passent les lignes limites des zones. de profondeurs.

Entre le cap Race, à Terre-Neuve, et le cap Clear, sur la côte d’Irlande, existe une surface sous-marine appelée le plateau télégraphique. La distance entre ces deux points est de 1640 milles, et la profondeur de la mer, suivant cette ligne, ne dépasse nulle part 3600 mètres. Les échantillons que les sondages ont ramenés de profondeurs qui n’étaient pas moindres de 3000 mètres n’ont présenté à M. Bailey, de West-Point, que des coquilles. microscopiques sans sable ni gravier ; c’étaient des rhizopodes calcaires et des diatomacées siliceuses.

Le savant micrographe américain croit que ces petits organismes vivent plus près de la surface et que leurs coquilles tombent au fond-après la mort de l’animal. À ces profondeurs, dit M. Maury (p. 379), les eaux sont dans un repos absolu,