soumis à des lois très-différentes. C’est ce que nous avons vu ci-dessus en parlant de la ligne de température ou courbe isotherme de 3°89 qui atteint sa plus grande profondeur au-dessous de la surface à l’équateur et le niveau de la mer par 56° 62′ latitude N., pour s’abaisser de nouveau au delà, en s’avançant vers le pôle[1]. Cette ligne est ainsi représentée, le long d’un méridien donné, par deux arcs plus grands et deux plus petits ; mais, tandis que la température de l’atmosphère au delà de la ligne des neiges perpétuelles continue à s’abaisser, celle de la mer, au-dessous de la ligne de 3°39 ou de 4°, l’auteur donnant 39°5 Fahr., reste constante jusqu’au fond.
M. Wallich a cherché à rendre cette disposition par une
figure (p. 99), qui nous semble n’exprimer qu’imparfaitement
sa pensée ; ainsi la ligne de 3°59 n’atteint pas exactement le niveau
de la mer à la latitude de 56° 62′ ; elle reste constamment
plus bas, et au pôle elle se trouverait à la même profondeur au-dessous
de la surface qu’à l’équateur ; nous ne savons sur quelle
donnée ou sur quel principe ce dernier fait peut reposer. La ligne
des neiges perpétuelles n’atteint le niveau de la mer qu’au 80°
latitude N., au lieu de 75°, que l’on admet ordinairement, sans,
doute à cause de ce que dit M. J. Richardson, que l’on n’a
point observé dans les régions arctiques une surface basse de
quelque étendue où la neige soit permanente[2].
Relations des organismes avec les profondeurs et les latitudes.
Tandis que la température semble régler la distribution des êtres organisés entre des limites regardées jusqu’à ce jour comme des extrêmes, il est très-probable que dans les profondeurs des mers, à partir de 400 mètres de la surface jusqu’aux régions que la sonde n’a pas encore atteintes, l’uniformité devient le caractère dominant des conditions de la vie, et que les nombreux organismes destinés à vivre dans ces circonstances se trouvent également distribués dans les vastes profondeurs des mers.