Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/27

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comme ne présentant qu’une proportion moindre de cette substance que nous apprécierons plus loin.
Restitution du carbone à l’atmosphère.

Or, si nous jetons un coup d’œil sur les phénomènes qui nous entourent et sur ceux qui nous ont précédés, nous n’apercevons aucune cause physique naturelle qui restitue à l’atmosphère l’acide carbonique qui lui a été ainsi soustrait, qui non-seulement tende à rétablir l’ancien équilibre, mais encore puisse assurer aux êtres à venir des conditions que, dans l’état de nos connaissances, nous devons regarder comme indispensables à leur existence.

Sans se rattacher pour cela à l’ancienne hypothèse des causes finales qui de nos jours encore trouve des défenseurs, on n’en doit pas moins remarquer que si les deux règnes ont contribué passivement, pendant la série des temps géologiques, à dépouiller l’atmosphère primitive de la plus grande partie de son carbone, les végétaux tendant peut-être à augmenter la quantité relative d’oxygène, il fallait une action d’un tout autre ordre pour le lui restituer ; il fallait, non plus un simple phénomène dû à la marche ordinaire de la nature organique ou inorganique, mais l’application particulière d’une faculté qui ne s’était encore révélée dans aucun être créé avant l’homme, ce qui, nous devons le dire, ne s’est manifesté chez ce dernier que bien longtemps après qu’il se fut répandu sur la terre, que bien des siècles après qu’il eut couvert de vastes régions des produits variés de son industrie et de son intelligence.

Lorsqu’on envisage l’extension qu’a prise depuis un siècle l’emploi des combustibles fossiles sur tous les points du globe où l’on en a rencontré, extension qui semble s’accroître de jour en jour, on ne peut se refuser à voir, dans l’application que l’homme fait à ses besoins de ces trésors de force et de chaleur emmagasinés dans le sein de la terre, une sorte de prédestination au rétablissement de l’équilibre ancien depuis longtemps rompu. C’est un rôle actif qu’il a pris dans l’économie physique de la nature, et qui consiste à rendre à l’atmosphère, sous forme d’acide carbonique, par la combustion incessante de la houille et des autres composés analogues, le carbone qui semblait