Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Observations diverses.

D’après un travail de M. W. King[1] sur les échantillons des différents fonds de mer explorés par un bâtiment de l’État chargé d’opérer des sondages pour la pose du câble électrique, on n’a pas obtenu de spécimen au delà d’une profondeur de 532 mètres. Entre ce point et 182 mètres, on a partout rencontré à profusion des rhizopodes et autres êtres organisés microscopiques occupant cette vaste plaine située entre l’Islande et Terre-Neuve. Tous les sondages ont apporté des coquilles remplies ou couvertes de foraminifères. Les sédiments recueillis sur la côte, d’Irlande, entre 466 et 532 mètres, ressemblent, dit l’auteur, à une laitance de poisson, ce qui s’explique par les myriades de Globigerina et de Globulina qu’ils contiennent.

On a trouvé en outre, à 108 mètres, des Pecten, des Arches et des Pectoncles inconnus dans ces parages ; Une Orbicule a été ramenée de 376 mètres, sur le versant oriental de la grande vallée qui atteint jusqu’à 3 milles de profondeur, et qui court des îles du cap Vert jusqu’à Kerry et au delà, où se relève le plateau télégraphique. Les pentes très-rapides de ce plateau sont également couvertes d’organismes microscopiques, et il en est sans doute de même de sa surface.

Laplace pensait que les plus grandes profondeurs des mers ne devaient guère dépasser les montagnes les plus élevées, et jusque dans ces derniers temps ces vues ne semblent pas avoir été infirmées, les profondeurs au delà de 8000 à 9000 mètres étant encore fort incertaines. Suivant M. Airy, on pourrait déterminer les profondeurs des mers par la hauteur, la largeur et la vitesse des vagues. C’est ainsi que, d’après la hauteur comparée atteinte par les vagues sur la côte du Japon et celle de la Californie, le 23 décembre 1854, à 9h 45′, on a pu conclure, la pression augmentant d’un peu plus d’une atmosphère par 10 mètres d’eau, que la profondeur moyenne de l’océan Pacifique entre ces deux points était de 3930 mètres ou près de 4000 mètres, comme on l’a dit ci-dessus. Celle de la Méditerranée

  1. Le Moniteur universel, 10 janvier 1863.