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ne dépasse guère 3500 mètres, celle de l’Atlantique est comprise entre 2000 et 6000 mètres.

M. Maury attribue aux organismes les plus inférieurs la fonction de distiller l’eau de mer, d’en extraire l’excédant des sels qu’apportent les fleuves et les rivières, et de maintenir ainsi l’équilibre dans le degré de salure des mers.

Dans l’automne de 1860, M. M’Clintock recueillit, entre le Groenland et l’Islande, à 2300 mètres, une Astérie vivante, revêtue de couleurs éclatantes, et dont la cavité intestinale renfermait des Globigerina. Des mollusques et des crustacés auraient été ramenés vivants de profondeurs aussi considérables dans la baie de Baffin. Dans la Méditerranée, l’enveloppe en gutta-percha d’un câble électrique placé sur le fond, à 109 et 127 mètres, a été perforée par le Xylophaga dorsalis, espèce que, dans la rade de Brest, on trouve dans les traverses des ancres perdues[1].
Remarques générales.

On voit donc, comme nous le disions en commençant cette section, que ces recherches très-récentes, dues à quelques observateurs, et le plus grand nombre d’entre elles à un seul, demandent à être contrôlées et étendues à d’autres mers d’une manière suivie. Ce ne sera que lorsqu’on possédera de très-nombreux matériaux, recueillis avec toutes les précautions possibles, que l’on pourra hasarder quelques généralités, et essayer de s’élever à une loi de distribution des êtres organisés dans les mers. Jusque-là nous devons nous borner à enregistrer les faits avec réserve quant aux conclusions à en tirer. C’est ainsi que des expériences toutes récentes ont montré que des poissons et des crustacés ne pouvaient supporter sans périr une pression égale à celle qu’exerce l’eau de la mer à la profondeur de 3620 mètres[2].

  1. Revue des Deux Mondes, vol. XLIII, p. 704, 1843. — Deep Sea Soundings in the North Atlantic ocean, par le lieut. J. Dayman.
  2. Expériences faites à l’entrepôt de Wharf-road, à Londres. (Voy. Les Mondes, vol. II, août 1863, p. 5.)