Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/302

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botanique, ou du moins pour donner la nature de l’explication, que les progrès de plusieurs sciences devront ensuite compléter.

« Les phénomènes les plus nombreux, les plus importants, et quelquefois les plus bizarres de la distribution actuelle des végétaux s’expliquent par ces causes antérieures ou par une combinaison de ces causes antérieures et de causes plus anciennes, quelquefois primitives. Les causes physiques et géographiques de notre époque ne jouent qu’un rôle très-secondaire. J’ai montré qu’en partant du fait originel, impossible à comprendre, ou plutôt à expliquer, de la création de chaque forme dans un certain pays, à une certaine époque, on peut ou l’on doit expliquer principalement par des causes subséquentes, antérieures à notre époque : 1° l’aire (ou surface d’habitation) fort inégale des familles, genres et espèces (chap. vii, p. 474) ; 2° la disjonction d’habitation de quelques espèces (chap. x, p. 993) ; 3° la distribution actuelle des espèces d’un même genre et d’une même famille dans l’habitation du genre et de la famille ; 4° les dissemblances de végétation entre des pays maintenant analogues de climat ou rapprochés sans être contigus, et les ressemblances entre des localités ou des pays fort éloignés (chap. xxvi, p. 1310=, sans communications possibles aujourd’hui.

« Les seuls phénomènes qui s’expliquent au moyen des circonstances actuelles sont : 1° la délimitation des espèces, et, par conséquent, des genres et des familles, sur chaque surface terrestre où elles existent ; 2° la distribution des individus d’une espèce dans le pays qu’elle occupe ; 3° l’origine géographique et l’extension des espèces cultivées ; 4° les naturalisations d’espèces et le phénomène inverse d’une rareté croissante ; 5° les disparitions d’espèces contemporaines de l’homme.

« On le voit, les causes primitives et antérieures à nous sont encore prépondérantes ; mais l’activité croissante de l’homme les efface tous les jours, et ce n’est pas un des moindres mérites de notre civilisation moderne de constater une multitude