Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/310

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centre de l’Asie. On sait que les blocs erratiques et les stries n’ont encore été signalés ni dans l’Oural, ni dans l’Altaï, et à plus forte raison au sud de ces chaînes et dans les vastes plaines qui les séparent.

« Les dépôts argileux avec blocs et lits de coquilles arctiques seraient, d’après l’auteur (p. 352}, contemporains de la flore venue du nord, ce qui justifie notre observation précédente, car ces dépôts se sont formés après les grandes glaces, alors qu’il y avait moins de terres émergées qu’aujourd’hui. Puis il recherche la distribution des mollusques qui vivent actuellement sur les côtes des Îles Britanniques et les suit dans les mers éloignées où ils ont des représentants. Il fait voir que les animaux rayonnés ont une distribution analogue à celle des mollusques ; et, quant à l’histoire de cette faune considérée dans son ensemble, il est porté à penser qu’elle peut avoir eu quelques représentants dès l’époque crétacée et dans la période tertiaire inférieure ; mais ce n’est que dans la période tertiaire moyenne que les analogies deviennent réellement remarquables.

« Nous avons cru devoir discuter quelques-unes des hypothèses émises par le savant naturaliste anglais, parce qu’il nous a paru nécessaire de faire sentir les inconvénients qu’il y avait à vouloir rendre compte de faits encore inexpliqués dans une science (la géographie botanique), en empruntant à une autre science (la géologie) des suppositions créées pour ainsi dire en vue de ces explications mêmes, et qui ne sont point suffisamment justifiées Nous sommes loin de penser que ces aperçus si ingénieux ne puissent mettre sur a voie de découvertes intéressantes et même que plusieurs d’entre eux ne soient fondés ; mais, nous le répétons, les preuves tirées de la géologie ont besoin de s’appuyer sur des données plus certaines que celles qui ont été invoquées[1]. »

  1. Histoire des progrès de la géologie, vol. II, p. 128-137 ; 1848.