Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/309

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M. Ch. Martins et M. Alph. de Candolle, n’est pas une spéculation abstraite ; c’est la conséquence d’une multitude de circonstances physiques dont il faut apprécier l’importance relative. On sait en outre que les plantes ont des circonscriptions géographiques très-différentes ; ainsi, il y en a que l’on rencontre sur des étendues de 25° en latitude et sur de beaucoup plus considérables en longitude, tandis que d’autres n’occupent que des zones extrêmement restreintes dans les deux. sens ; il eût donc été utile d’étudier sous ce rapport les cinq flores anglaises. Le rayonnement des plantes d’un centre n’est pas non plus bien prouvé, et l’on peut se demander, par exemple, quel est le centre originaire d’où auraient rayonné les espèces communes à l’Amérique du Nord et à l’Europe occidentale. Cette idée nous paraît d’ailleurs avoir été présentée d’une manière plus philosophique par M. A. Richard, lorsqu’il a dit : « Peut-être un examen plus attentif prouverait-il que ces points de départ, dont le nombre, quoique assez grand, est cependant limité, correspondent à des époques diverses du soulèvement des différents points de la surface du sol[1]. »

« Ed. Forbes établit plus loin (p. 350) que l’identité spécifique, sur une certaine étendue, de la flore et de la faune d’un pays avec celles d’un autre, dépend à la fois de ce que les pays font ou ont fait partie d’un même centre spécifique, ou bien de ce qu’ils ont tiré leurs animaux et leurs végétaux par transmission, au moyen de la migration sur une terre continue ou très-voisine, migration favorisée, dans le cas des flores alpines, par le transport sur les glaces flottantes. L’identité de la flore alpine du centre de l’Europe avec celle de l’Asie centrale est aussi attribuée à l’époque glaciale et aux phénomènes qui s’y sont produits ; mais à cet égard on ne possède pas de preuves géologiques plus positives que pour plusieurs des assertions précédentes, et rien ne constate que la mer de l’époque glaciale se soit étendue jusqu’au

  1. Nouveaux Éléments de botanique, p. 523, in-8. Paris, 1846.