Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/313

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tenues en suspension dans les eaux des fleuves et des rivières qui se rendent à la mer, se produisent aussi à peu de distance des terres émergées. On voit que tout concourt à ce que les restes organiques les plus abondants soient rapidement enfouis. De la sorte les causes tant organiques qu’inorganiques les plus efficaces pour la formation des dépôts de nos jours se trouvent généralement réunies non loin des côtes des continents et des îles.

Les coquilles qui vivent dans la vase même ou dans le sable, telles que les Solen, les Lavignons, les Myes, et mieux encore les coquilles perforantes ou lithophages, telles que les Pholades, les Gastrochènes, les Saxicaves, etc., ne courent aucune chance d’être déplacées après la mort de l’animal. Les mollusques sédentaires, fixés ou non, peuvent périr soit par l’âge, soit par suite de sédiments meubles que des coups de vents ou, de fortes marées étendraient momentanément sur l’emplacement qu’ils occupent. Des bancs d’Huîtres, par exemple, ont été détruits par cette cause. D’autres coquilles, après la mort de leurs habitants, sont enlevées par les vagues, poussées sur la côte avec le sable lors des grandes marées, et s’y accumulent pêle-mêle avec les débris de roches et les cailloux arrangés dans l’ordre de leur pesanteur spécifique. Les coquilles peuvent alors se conserver d’autant mieux que, soit au-dessus, soit au-dessous du niveau moyen des eaux, elles sont plus exactement soustraites à l’action de l’air. Ces résultats varient d’ailleurs à chaque pas suivant la nature de la plage, son relief, la forme et la composition de la côte, sa direction par rapport à celle de la lame, celle des vents dominants, des courants, etc.

En général les dépôts coquilliers stratifiés par le balancement des vagues et des marées, et qui demeurent submergés, présentent les restes de corps organisés, surtout ceux d’une assez grande dimension placés à plat suivant les lois de la pesanteur. Il n’en est pas de même des accumulations dont nous venons de parler le long du littoral, au-dessus du niveau qu’atteignent les marées ordinaires ; les coquilles y sont entassées pêle-mêle dans toutes les positions.